4 mois, et pas un seul jour sans qu’on se dise: « mais c’est pas possible, rien n’est jamais plat ici! ».
Et en effet, nous sommes toujours restés sur la route des volcans avec ses rudes montées et ses descentes techniques. Globalement, nous avons, comme toujours, eu l’impression de monter en continu, car le temps passé à pédaler à la vitesse de l’escargot ou de pousser les vélos a largement supplanté la durée de nos descentes. Heureusement, il y avait toujours sur notre route le sourire d’un enfant, la gentillesse et la bienveillance d’une passante à la peau tannée, dans son habit traditionnel qui est apparu à nos yeux de français, comme un véritable habit de lumière. Qu’est-ce que nous avons aimé découvrir chaque région au travers des costumes et des chapeaux locaux, toujours portés avec élégance et fierté par toutes les générations! Un vrai spectacle vivant, dans la rue, dans les marchés ou les champs.
Encore une fois, la générosité et la gentillesse des Equatoriens ont fait de notre voyage une nouvelle aventure humaine. Nous avons découvert une population souriante, gaie et accueillante, fière de la diversité de ce beau pays, qui apparaît comme un condensé d’Amérique latine. Nous espérons que les problèmes de sécurité actuels, qui sévissent notamment sur la côte, vont vite s’estomper pour permettre à tous de vivre en toute sérénite. Si nous avons dû faire évoluer notre itinéraire à cause de ces problèmes de délinquance, nous ne nous sommes jamais sentis en insécurité dans les zones montagneuses visitées. Au contraire, nous avons toujours rencontré un accueil naturel et chaleureux, que ce soit dans les zones rurales pauvres entre le Cotopaxi et le Chimborazo, ou dans des vallées où la vie nous a paru plus douce vers Cuenca et le Sud. Ah, et Cuenca nous a charmés avec son côté colonial et cosmopolite à la fois.
Quelques particularités de L’Equateur:
- Sa première richesse: les Galapagos, une parenthèse fantastique et hors du temps où nous avons joué avec les animaux marins. Une expérience unique pour nous tous!
- Nous avons été étonnés par la forte immigration vers les Etats-Unis qui demeurent pour les jeunes l’Eldorado à atteindre coûte que coûte. Et le prix est souvent cher à payer!! Beaucoup de familles sont donc dispersées, on espère pour une vie meilleure. Dans les campagnes, cela se traduit aussi par la présence de belles maisons en construction pour les futurs retraités de retour au pays..
- Nous arrivons maintenant à faire la différence entre quelques accents espagnols, celui d’Equateur est claquant et plus guttural… peut-être à cause de l’influence des dialectes andins comme le Quechua.
- Le pick up est LE véhicule du pays, pour transporter voyageurs, animaux ou marchandises ou les trois en même temps.
- La qualité des installations publiques nous a surpris: gestion des déchets, qui permet de visiter un pays globalement propre, routes secondaires goudronnées et eclairées, et terrain de foot, nombreux et couverts, une aubaine pour nous en cas de pluie.
- Pluie que nous n’avons pas eu tant que ça, par rapport à ce que nous avions pu lire. Néanmoins, au dessus de 3000m, nous avions parfois l’impression d’être dans un brumisateur géant!
- Très peu de champs sont cloturés, car les vaches sont amarrées par une corde à un poteau. Bon point pour le bivouac!!
- Les chiens nous ont effrayés, énervés, réveillés, peinés aussi car ils sont souvent maltraités et affamés. La technique qui fonctionnait bien était de s’arrêter, de se positionner derrrière le vélo et de leur hurler dessus en français ou en espagnol selon l’inspiration du moment. De quoi se défouler!
- Nous avons passé les trois quarts de notre temps au-dessus de 2500 mètres, nous avons plutôt eu frais voire froid, voire très froid et nos supers équipements nous ont permis de bien dormir à 4400 mètres au milieu des vigognes!
- » No pasa nada, tranquilo » semble être la devise du pays. A chaque problème, sa solution. Nous nous en sommes inspirés, en devenant des MacGayver toujours innovants, pour optimiser dans la durée, matériel, fermeture éclair (tente et polaire), et frein récalcitrant. Après avoir essayé silicone, parafine ou autre produit technique, l’huile de cuisson s’est avérée très efficace pour réparer notre réchaud!!
Un grand merci à vous tous, que nous avons croisés sur la route, qui nous avez accueillis, hébergés, choyés sincèrement et naturellement. Merci pour votre temps. Merci de nous avoir inspirés. Et merci à nos familles pour les moments hors du temps. Nous gardons dans notre coeur tous ces instants partagés, comme des petites pépites, des trésors à protéger !
Avec nos coeurs de sportifs habitués à l’altitude, nous sommes prêts pour les plaines américaines. Enfin, mon petit doigt me dit qu’il y aura quand même quelques montées!