Mélangez une pincée d’aiguilles de pins, une ounce de prairies dorées, de beaux bivouacs sauvages, quelques degrés sous 0 et une bonne dose de sueur et de sable. Ajoutez-y une touche d’excentricité à base de citrouilles effrayantes. Saupoudrez de riches moments en familles. Surtout, laissez reposer dans la chaleur humaine, la générosité, le partage et les rencontres. Voici la recette de nos dernières semaines américaines, véritable immersion en Arizona !
NB: l’ordinateur n’a pas supporté la poussière de l’Arizona, d’où une mise en page et une sélection de photos limitées.
Une piste forestière serpente entre de magnifiques pins pour nous éloigner de la douce agitation de Flagstaff. Calme, sérénité… on retrouve la piste avec plaisir, jusqu’à ce qu’on la perde totalement dans un dédale de troncs longilignes… mais où est-elle passée? On suit une ligne électrique, on rebrousse chemin, on tombe sur une propriété privée, on fait femi tour pour amorcer une montée caillouteuse, où nous poussons les vélos! A ça y est, revoilà le ruban de terre qui nous mène finalement à notre bivouac du soir, au coeur des bois. Nous nous réchauffons au coin du feu en dégustant une bonne soupe…. et le sommeil vient rapidement dans la chaleur de nos duvets.



Nous foulons le lendemain le goudron de la vieille et mythique route 66. Manon déraille, on en profite pour immortaliser ces lieux célèbres. C’est à ce moment là que Beth emprunte elle aussi cette route et croise la nôtre, pour notre plus grande chance. Beth est une grand mère active, chaleureuse, bienveillante et généreuse. Son fils s’apprête à arpenter l’Amérique du Sud à vélo. Elle nous invite à nous installer et à nous reposer chez elle, le temps qu’elle revienne de ses rendez-vous en ville. C’est ainsi que nous découvrons sa maison chaleureuse à son image avec une grande véranda et des meubles de bois. Nous apprendrons que son mari était charpentier. Nous passons une excellente soirée avec elle et son fils. Elle nous chouchoute et nous invite à rester une nuit de plus, mettant à notre disposition sa voiture le lendemain. Nous enchainons les discussions et les bons moments, toute en simplicité et en sincérité. Cette maison, elle l’a batie de ses propres mains avec son mari, se chauffant avec une ancienne cuisinière à bois, sans eau courante pendant longtemps et avec de jeunes enfants. Un beau parcours de vie! Le sourire et les attentions de Beth nous font sentir comme à la maison et en famille. Nous la quittons avec beaucoup d’émotions, tant c’est une belle personne attachante, bienveillante et aimante.







A quelques kilomètres de là, nous faisons halte chez son amie Cindy, rencontrée pendant le dîner. Elle habite au coeur des bois et nous raconte des fragments d’une vie familiale riche et intense dans ces contrées au climat rude.


Nous voilà regonflés à bloc pour les prochaines étapes! Une magnifique route déserte au coeur de la forêt sur un plateau nous permet de rouler et de discuter côte à côte, libres, les visages baignés de soleil. La définition du bonheur! Une clairière pour la tente, une lune presque pleine, un silence total et reposant complètent ce tableau. On se régale de ces parenthèses sauvages et hors du temps. Un matin de plus à savourer un bon café tranquillement (merci Delwin), à accueillir les visages encore chiffonnés de sommeil au sortir de la tente, un an de plus pour certaine dans la douceur des lieux et du cocon familial.









Le camp est plié, chaque petite chose cherchée puis rangée, notre routine bien huilée. Et nous dévalons la pente, cheveux au vent qui s’emmêlent inexorablement malgré de longues séances de coiffage. La brosse doit être l’ustensile le plus convoité par les filles. C’est que nous tâchons de rester élégantes !

L’asphalte disparaît bientôt sous une couche de sable, ennemi de notre moral. Les vélos devienent incontrôlables, et nous descendons à contrecoeur les pousser. Nos pas nous mènent sur les bords de la Verde River le temps du pique nique, dans une coulée verdoyante qui commence à revêtir son costume d’automne. Nous faisons le plein d’eau au cas où …très peu d’habitations ici… Au-delà de cet oasis, les arbres se raréfient, les canyons rouges se creusent, les cactus réapparaissent, seules touches vertes au milieu des herbes séchées par le soleil ardent des derniers mois.
Encore un magnifique bivouac apaisant et silencieux, à l’abri du vent. La lune vole ce soir la vedette au soleil lorsqu’elle se lève, ronde et majestueuse, derrière les nuages.
A mesure que nous descendons, nous retrouvons les signes de la civilisation. Plus de forêts, mais des élevages de taureaux et de vaches. Leur robe noire tranche avec les herbes dorées des plaines, typiques de la zone. D’ailleurs, la piste que l’on devait emprunter mène à a une propriété privée. On change donc d’itinéraire pour rentrer dans Chino Valley, l’occasion dun bon petit restaurant mexicain. On aime leur ambiance ici, les filles parlent espagnol avec les serveuses et on savoure de bons pozoles (soupe mexicaine). A mesure que l’on se rapproche de Prescott par une route passante, les maisons se font plus nombreuses, souvent accollées à de belles écuries. Nous sommes au pays des chevaux à n’en pas douter. Nous bivouaquons dans le lit d’une riviere asséchée au début d’un chemin de randonnée. C’est certainement interdit mais nous nous faisons discrets, enfin autant qu’on peut l’être avec 4 vélos, des sacoches orange et des gilets fluorescents! Dès que le soleil se couche ce soir, un couverture glaciale nous enveloppe. Après une soupe liophylisée sous la lumière bienfaitrice mais froide de la lune, nous rentrons vite nous mettre au chaud dans la tente.

“On se réveille là-dedans, il fait -11°dehors”… nous ne croyons pas Damien quand il lit cette température, et il faut bien sortir pour vérifier par nous mêmes. Au vu du froid pénétrant qui nous saisit à peine sortis de l’atmosphère confinée de la tente, nous n’avons plus aucun doute… nous attendons patiemment les premiers rayons de soleil pour ranimer nos pauvres doigts meurtris.
Nous découvrons la chouette ville de Prescott et son parc central, qui amène animation et vie dans la bourgade. Les discussions s’enchaînent avec les passants. Alors que je fais quelques courses, Scott, intrigué par notre équipement questionne longuement Damien et finit par nous offrir un billet pour nous régaler de bonnes glaces sur la route. Incroyable!

Nous sommes chaleureusement accueillis par Denise du réseau warmshowers. Nous dinons ensemble autour de discussions passionantes sur son métier de recherche, faisant le lien entre éducation et expériences en immersion dans la nature. Demain, c’est Halloween, et nous aimerions que les filles puissent le vivre ici. Ne pouvant pas nous accueillir une nuit de plus, elle se plie en quatre pour nous et met tout en oeuvre pour nous trouver une solution. C’est ainsi que nous rencontrons Karen, son amie, qui nous accueille douillettement pour cette soirée particulière. Quel dévouement encore une fois!

Denise nous conduit dans la rue célèbre de la ville, où les maisons rivalisent de décorations. Nous sommes immédiatement plongés au coeur de l’action, entre squelettes, loups garous, citrouilles aux sourires maléfiques, araignées velues et fantômes en tout genre. On adore cette atmosphère si typique, familiale à souhait. “Trick or treat” devient vite le leitmotiv de la soirée, vraiment géniale pour les filles comme pour nous. Halloween est ici une institution ancrée dans la culture du pays, l’occasion aussi de créer du lien, de partager et de rire!
Nous partons le lendemain allourdis de quelques kilos de bonbons et de barres chocolatées. De quoi tenir jusqu’à Los Angeles!





Quel plaisir que de vous lire dans ce voyage toujours renouvelé. Avez-vous jamais pensé au Japon pour votre prochain itinéraire ? J’y suis pour cinq semaines et je me rends compte que la culture vélo ici vaut bien celle de la Hollande ou du Danemark. Quant à l’accueil, il y est partout sans comparaison. Bonne route jusqu’au bout, Benoît
Belle découverte de l Arizona , et toujours de magnifiques rencontres qui nous épatent …Et , une soirée d Halloween , dont vous vous souviendrez.
Comme Elena , on adore la photo de Fanny et des filles , au loin , en vélo .
Profitez-bien ;
On vous embrasse fort .
C’est vrai que cette photo est magnifique et représente bien notre sensation de liberté. Toujours de belles rencontres sur notre chemin. On vous embrasse fort.
Belle introduction de Fanny pour nous présenter l’Arizona avec sa recette où il ne manque aucun ingrédient : paysages, climat, traditions et belles rencontres…
Un périple à la force des mollets qui ne cesse de m’impressionner.
See you soon.
Merci Marie-Claude. La suite arrive avec un peu de désert pour agrémenter la recette !!
Une gourde et un teeshirt pour l’anniversaire de Fanny !
Quelle surprise 😜
On vous embrasse
Merci d’avoir grandement participé à cet anniversaire. Et surtout merci d’avoir partagé avec nous cette belle aventure. Je vous embrasse bien fort.
Super votre tournée américaine! J’adore la photo de Fanny au loin en vélo, entourée de deux filles.
De beaux souvenirs du Halloween d’il y a un an que nous avons eu l’énorme plaisir de partager dans les Pyrénnées. Nous avons hate de la prochaine rencontre et d’entendre les mille anécdotes savoureuses avec les quelles vous reviendrez. Car vous finirez bien par revenir… ou non??? :-)))
Merci Elena pour ton message. Nous aussi, nous avons tellement repensé au dernier Halloween partagé dans la forêt, si génial !! On en a beaucoup reparlé avec les filles!! Au plaisir de vivre de nouveaux beaux moments tous ensemble… car oui, le retour approche! Bises à vous 3!