Premiers kilomètres sur la côte chilienne

Mardi 27/08, nous chargeons les vélos, et nous mettons en route pour de bon !


Les premiers kilomètres sont stressants, il faut reprendre ses marques. Nous quittons rapidement la route principale pour longer un estuaire, connu pour ses salines. Elles sont encore inondées, le travail du sel ne reprenant qu’avec les chaleurs en Septembre. Le temps est idéal, soleil, fraîcheur, pas de vent. Nous découvrons le cygne à cou noir, en espèce endémique de cet estuaire, qui partagent ses eaux avec des aigrettes et des poules d’eau.
Arrivés au camping del Bronce – un champ avec un point d’eau, les douches seront prêtes cet été, tant pis pour la toilette, la tente est montée rapidement sous les mimosas en fleurs.

Nos hôtes nous expliquent qu’en été, le lieu est idéal pour la baignade. Pour nous ce sera une balade dans les forêts d’eucalyptus odorants. De notre point de vue, nous admirons les eaux calmes du Nilahue. Nous avions espérer pouvoir le traverser, mais nous nous apercevons vite que ce sera impossible, à moins de faire un très large détour. La soirée autour d’un bon feu de camp sera paisible.


Au petit matin…enfin, il est déjà 11h00 finalement, nous remontons en selle et retournons sur nos pas pour rejoindre la grande route. Heureusement, il y a très peu de circulation, et la bande d’arrêt d’urgence est large. Le temps est couvert. Nous déjeuner au chaud dans un petit restaurant de bord de route et goûtons les empanadas aux fruits de mer, spécialité locale.

L’étape sera plus longue que prévue, faute de trouver un coin bivouac. Nous arrivons vers 16h30 à Bucalemu. Le village est baigné d’une brume épaisse, qui lui donne des airs de bouts du monde. Les maisons de bois paraissent fragiles dans cette atmosphère. Les palmiers et les papayers donnent des airs exotiques aux jardins souvent bien entretenus et qui contrastent avec l’état plus délabrées des maisons. Nous demandons un camping. Vu son état, nous sommes presque soulagés qu’il soit fermé. On nous envoie alors à l’école demander un terrain. La directrice appelle un copain qui nous ouvre sa base de kayak. Nous plantons la tente sous un petit crachin, sur un beau matelas herbeux en bord d’estuaire. Tout le monde vote pour un gros plat de pâtes.

Jeudi 29/08, au réveil, tout est trempé, donc nous décalons la mise en route pour laisser sécher la tente avant de la plier. Nous déjeunons devant les Salines de Lo Valdivia, produisant un sel plus fin que les précédentes au dire des locaux. Deux chiliens nous parlent longuement de leur métier et de la région. Nous ne comprenons pas encore toutes les nuances et le vocabulaire nous manque pour répondre judicieusement. Mais, nous progressons. Les filles commencent aussi à acquérir quelques mots basiques, surtout en lien avec les repas!!

La route est courte jusqu’à Boyeruca, un village de pêcheurs synonyme de fin d’étape pour nous. Malheureusement, dès notre arrivée, nous sentons une atmosphère lourde et tendue. Hier, un drame s’est produit en mer, un pêcheur est porté disparu… Il est trop tard pour nous remettre en route, et la prochaine côte trop difficile vu l’heure. Nous essayons de demander un lieu pour camper, mais, avec les va-et-vient de la police, on nous déconseille de planter la tente aux abords des lieux municipaux. Un monsieur nous propose alors un bout de son terrain, sous la maison sur pilotis qu’il est en train de construire… Mieux, il nous propose sa maison voisine inhabitée, enfin plus ou moins… Elle est plutôt abandonnée. Il nous dit qu’on y sera très bien et plus au sec pour la nuit. Nous ne pouvons refuser et nous nous installons dans la pièce principale, délaissant les chambres encore plus vétustes. Des veillées sont organisées dans le village. Nous nous faisons discrets pour respecter leur deuil. Après des nouilles chinoises vite avalées, nous nous couchons, sur nos bâches et nos matelas. La nuit s’écoule doucement, entre une irruption inopinée de deux chiliens ivres qui veulent aussi dormir dans la maison et finalement le retour de l’occupant fantôme. Réveillés aux aurores, nous levons le camp à 8h00 avec 5 petits degrés.

La piste jusqu’à Llico commence par une dure montée de 4 km pendant laquelle nous poussons les vélos. Doucement, mais sûrement et avec le sourire! Au moins, nous nous réchauffons. Les filles se relaient pour monter les tandems et le vélo de Manon. 6km en 2h! Au sommet, nous découvrons les différentes péninsules que nous avons longées les jours précédents. Sur notre droite, s’étendent les eaux froides de l’Océan.

Sur notre gauche, nous admirons au loin les sommets enneigés des Andes. Les eucalyptus et les pins forment une arche naturelle au dessus de la piste, très agréable maintenant. Nous descendons jusqu’aux plages de Llico. Camping “grand luxe” ce soir, avec douches chaudes, bon, quasiment à l’air libre et quand il fait 8°C, il faut se motiver. Mais, c’est tellement agréable que l’on trouve cela presque luxueux après la nuit précédente. Nous nous trouvons au coeur d’une grande forêt d’eucalyptus et de pins. On s’endort avec le chant des oiseaux. La nuit sera fraîche avec seulement 2 degrés au réveil!!! Un bon petit déjeuner et ça repart!

6 commentaires sur “Premiers kilomètres sur la côte chilienne

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  1. Pour une fois que j’aurais été la première à faire un commentaire, vous les désactivez !!!!
    Bravo pour cette première semaine. On vous suit à la trace sur notre carte.
    Camper sous des mimosas,même s’il ne fait pas très chaud,plutôt agréable !
    signé : Lama’Mie ( les filles me reconnaîtrons)

  2. Merci pour les nouvelles régulières. Vous avez pris suffisamment de couches pour tenir les températures fraîches ? C’est la rentrée scolaire en France. Gros bisous.

    1. Les doudounes sont super efficaces… même si Lucie a toujours un peu froid!!!😉 les petites poupées sont géniales !!! Merci encore !!! Bises à tous les 5.

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par Anders Noren.

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