Bonne année….

Nous vous souhaitons à tous une Excellente Année 2020.

Qu’elle vous trouve en pleine forme, qu’elle soit riche de partage, de bonheur, de découvertes et de voyages! La nôtre a commencé le mieux du monde, en famille. Retour sur 15 jours de vacances sans vélo!

Pour commencer l’année, un petit dicton chilote, qui nous correspond bien:
« Celui qui se presse perd son temps! Profitons! »

Notre famille aura expérimenté la météo capricieuse du Sud du Chili. Fortes pluies la première semaine et température hivernale, puis 10 jours d’un ciel sans nuage, et d’un soleil magnifique et mordant. Nous profitons des journées pluvieuses pour discuter et jouer dans l’agréable maison perdue dans la campagne. Ce sera aussi l’occasion pour certains d’une visite au marché aux poissons de Puerto Montt pendant que les autres entament une belle partie de pêche en bateau sur la rivière Petrohue. Nous nous baladons aussi dans les petites bourgades voisines pour profiter de l’animation des vacances. Beaucoup de Chiliens se baignent, nous restons bien couverts!! Au détour de la Laguna Verde, nous tomberons nez à nez avec un renard andin, au pelage argenté.

Entre toutes ces découvertes, nous profitons des victuailles françaises qui ont réussi à passer la douane chilienne et des cadeaux laissés par le Papa-Noël. Nous goûtons aussi à quelques fruits de mer locaux aux allures préhistoriques, certains essais sont concluants, d’autres beaucoup moins !!

Le retour du soleil nous permet de profiter pleinement des alentours volcaniques! Nous voici donc sur d’antiques télésièges à l’assaut de l’Osorno. Nous parvenons aux premières neiges, pour apercevoir d’impressionnants séracs bleu turquoise. L’air est glacial. Le sommet paraît tout proche, très enneigé pour la saison et les crevasses sur le chemin dangereuses et traîtresses. Il ne peut d’ailleurs se gravir qu’avec un guide.

Nous dévalons la pente en courant sur cet amas de pouzzolane, constituées de millions de scories rouges, noirs, ocres et gris. A chaque petite colline, sa nuance de couleur. Le panorama sur le lac Llanquihue et les environs montre l’activité volcanique de la région. D’un univers minéral sur les sommets, nous plongeons dans une jungle de bambous, fougères et nalcas, quand le végétal reprend peu à peu ses droits! Des coulées volcaniques argentées se font facilement passées pour des torrents aux eaux immobiles. En face, le volcan Calbuco, au cône plus irrégulier, nous salue: il est sorti de ses gongs en avril 2015 recouvrant tous les environs d’une épaisse couche de cendres blanches. Enfants et adultes se régalent de ramasser quelques spécimens volcaniques, et de déambuler dans cet univers lunaire au gré de petits cratères et de crêtes abruptes.

Nous nous dirigeons ensuite vers le lac Todos Los Santos, aux belles eaux émeraude. Il tient sa couleur des minerais de cuivre très présents dans les roches des volcans alentours. Et son nom, de sa découverte par les Jésuites le jour de Toussaint. En ligne de mire, au dessus de la piste poussiéreuse, le volcan Puntiagudo et sa cime acérée!

Une petite randonnée nous mène vers le paso de la Desolacion. Nous marchons dans des alluvions volcaniques noirs, sous un soleil de plomb et un ciel bleu azur. La chaleur est intense et l’ombre quasi-inexistante. Après un arrêt au mirador pour admirer la vue sur le lac glaciaire, nous redescendons en suivant un canyon volcanique, surplombé par le cône parfait de l’Osorno. Nous ne nous lassons pas du spectacle et du contraste de couleur: un camaïeu de verts et de bleus, et l’opposition du noir des roches basaltiques et du blanc de la neige.

Nous revenons au petit port par les berges tranquilles, on se trempe les pieds, on pêche… Et on embarque pour une mini-croisière sur cette immense « menthe-à-l’eau »! Le batelier choisit une crique abritée du vent et du regard des gardes pour permettre de taquiner le poisson en toute sérénité, et nous profitons pleinement de cette fin d’après midi paisible dans un décor de rêve.

Le lendemain, nous découvrons les eaux tumultueuses de la rivière Petrohue et ses chutes impressionnantes. La force de l’eau a creusé les coulées volcaniques, créant de mini canyons dans lesquels s’engouffrent des flots turquoises et bouillonnants. Encore une fois, les couleurs vives et contrastées en font une véritable peinture animée.

Une semaine au Chili sans thermes est inenvisageable. Et après recherche, nous trouvons les thermes de Ralun. Très sauvages, il ne sont pas du tout aménagés. Nous y accédons grâce à une barque, bravant le courant du Rio Petrohue puis une petite marche. Et nous nous enfonçons dans des trous d’eau, à même le sable. Il y a même une pelle à disposition pour se creuser sa propre baignoire! C’est un plaisir de patauger dans ces eaux très chaudes, et de se rafraîchir (les pieds!!) à la rivière.

Arrive bientôt le temps des premiers « au-revoir » à Tonton, Tatie et aux cousines. Dur, dur, après une si belle semaine ensemble! Nous continuons la route avec Papy et Mamie direction Chaiten et la mythique Carretera Austral, à 250 km plus au sud. La première partie de la route se fait sur une piste très difficile. En vélo ou en voiture, le ripio, ça secoue! Nous longeons le fjord de Reloncavi, aux eaux tout aussi turquoises que celles de la rivière Petrohue qui s’y jette. L’air se charge d’iode, nous retrouvons l’océan! Dans cette langue de mer calme, les élevages de saumon foisonnent. Nous laissons derrière nous l’Osorno au profit de nouveaux sommets et volcans, l’Hornopiren notamment que nous admirons de la petite ville éponyme. Les couleurs de fin de journée sont douces tout comme l’atmosphère de cette petite bourgade tranquille, au pied des Andes. Elle vit au rythme de la mer et des ferrys qui permettent de continuer la route. Ici, les montagnes tombent dans la mer en des falaises vertigineuses. Plus de piste au sud, mais un ferry par jour pour rallier Caleta Gonzalo à quelques kilomètres au nord de Chaiten. Il y a ici un petit avant-goût de bout du monde! Nous sommes sous le charme…

A 10h00 pétantes, le ferry quitte son embarcadère, entouré de monts enneigés ou acérés. En face de nous, c’est un nouveau dôme que nous découvrons, celui du volcan Michimahuida. Le temps semble s’arrêter pendant cette traversée dans ce paysage où s’entremêlent océan et hautes montagnes. Sur les rives, la végétation est toujours aussi dense. Seules quelques maisons isolées ont réussi à dompter les environs.

Quelques mètres de scoubidous plus tard, quelques kilomètres de pistes poussiéreuses en plus pour rejoindre le deuxième ferry et nous voilà à Chaiten! Le panorama nous coupe le souffle: le volcan Corcovado se dresse devant nous, imposant comme un dieu veillant sur le village. Pourtant, ce dernier a été détruit il y a 11 ans par l’éruption inattendue du volcan Chaiten, laissant derrière lui de nombreuses familles sans abri. Reconstruit petit à petit, il est redevenu la porte d’entrée de la Carretera Austral, sur laquelle se pressent de nombreux cyclistes et motards, prêts à en découdre avec les éléments. Nous sommes le 31 décembre 2019. Ce soir, nous fêterons le passage en 2020 autour de bons ceviches de saumon, arrosé d’un peu de pisco!

Et nous attaquons cette nouvelle année par une randonnée au sommet du volcan Chaiten. Elle est courte mais intense par le nombre de marches à gravir (un peu plus de 1400 d’après nos sources). Les pentes sont raides, les rondins de bois difficiles à atteindre pour les petites jambes d’Héloïse. Le soleil est mordant, nous nous protégeons comme nous pouvons le temps d’un déjeuner au pied d’un Alerce calciné.

En effet, ces cyprès endémiques des Andes ont été brûlés par les cendres du volcan. Si depuis 2008, les arbustes, les fougères et les feuilles de nalca ont repris leurs droits, il n’en est rien de ces arbres millénaires. Leurs squelettes argentés étendent leurs branches nues vers le ciel, preuve de la violence de l’éruption. Ainsi, les crêtes et les flancs environnants ressemblent à des hérissons aux piquants de bois.

Peu à peu, la végétation s’éclaircit et nous atteignons bientôt la caldera, ou bord de l’ancien cratère. En son centre, une montagne de scories argentés et rouges, de cendres et de roches volcaniques mêlées s’est élevée et le volcan a ainsi grandi de 200 mètres. De nombreuses fumerolles sont le signe d’une intense activité. Au pied de ce nouveau sommet, deux lacs sont apparus: un turquoise, riche en cuivre et un rouille, riche en minerai de fer. Les contrastes de couleur sont encore une fois saisissants: du bleu, du rouge, du vert, du turquoise, du gris, une vraie palette d’artiste!

La descente est dure pour les genoux et nous paraît interminable! Mais, l’effort en valait la peine. En chemin, nous récoltons encore une fois quelques kilos de beaux spécimens de roches d’un noir brillant. Il s’agit d’obsidienne, sorte de verre volcanique.

Le lendemain, nous devions prendre un ferry pour l’île de Chiloé, mais c’était sans compter sur la grève des dockers du petit port de Quellon. Aucun bateau ne partira cette semaine pour cette destination. Tant pis, on s’adapte et place au plan B: un ferry pour Puerto Montt et de là, la route jusqu’à l’île, célèbre pour ses églises, sa gastronomie et ses pingouins. Repos, école, sieste, contemplation du paysage!

Avant de partir, nous avons le bonheur d’apercevoir toute une colonie de dauphins, aux abords du bateau. Ils ondulent gracieusement à la surface, jouent, partent, reviennent. Nous guettons leur dorsale et Héloïse sera toujours la première à les apercevoir. C’est un moment magique dans un décor grandiose que petits et grands apprécieront à sa juste valeur! Quelle chance nous avons eue!

Le trajet en ferry nous offrira des vues époustouflantes sur la cordillère des Andes. Un cinéma grandeur nature! Nous atteignons enfin l’île de Chiloé, prêts à découvrir un nouveau pan du Chili. Au programme pour commencer, les pingouins de Magellan avec 2 lignes noires et ceux de Humboldt, n’en arborant qu’une seule, et nichant sur des îlots que l’on approche en bateau. Nous adorons découvrir leur démarche maladroite. Leurs bébés sont nés il y a quelques mois et pour certains, c’est le premier cours de natation. Un des parents reste toujours au nid, tandis que l’autre descend des grottes cachées sous les bambous pour pêcher. Ils défilent à la queue-leu-leu avant de se laisser littéralement tomber dans l’océan. Et c’est dans ce milieu aquatique que l’on découvre toute leur agilité! Nous passons un très bon moment. La brume matinale s’accroche au littoral, rendant l’atmosphère un peu plus mystérieuse!

Pour déjeuner, nous nous achetons des empanadas au crabe et fromage fondu et des completos (sorte de hotdog avec du guacamole) dans le food truck local. Mauvais choix culinaire pour une fois! Il faut dire aussi que les conditions d’hygiène dans le camion nous ont un peu coupé l’appétit!!

Un peu plus au sud de l’île, nous longeons la côte orientale, des pâturages bordant des plages et tout un chapelet de petites îles abritées. Sur l’une d’entre elles, nous visitons l’église de Curaco de Velez, verte et rouge. Un choix original! A ses côtés, des bidonvilles sont là pour rappeler la dureté de la vie des pêcheurs.

Toutes les églises sont ici en bois, et leurs façades et leurs toits sont parfois recouverts de tuiles d’alerce. A Castro, la capitale de l’île, c’est une église jaune et violette que nous découvrons. Son extérieur est fait de feuilles de tôles martelées de façon à les faire ressembler à des blocs de pierre. En revanche, l’intérieur est en bois doré, très chaleureux.

L’église de Dalcahue, blanche et simple sera notre préférée! Nous adorons aussi les petites maisons sur pilotis, les Palafitos, si typiques de l’île.

Pour la petite anecdote, il a fallu voyager en voiture pour crever et donc essayer les services de « vulcanizacion » du Chili. Un 10/10, avec une réparation express en 30 minutes pour la modique somme de 4 euros!

Pour le dernier jour sur l’île, nous rejoignons la côte sauvage et la Muelle de Los Almas. Dans la mythologie chilote, c’est ici le passage obligé des âmes après la mort. Un nuage d’écume aperçu en certaines occasions, et en forme de bateau, est le vaisseau permettant aux morts de rejoindre l’océan et les cieux. Des falaises de grès plongent dans l’océan. Certains blocs, en se détachant, sont devenus des îles, refuges privilégiés des cormorans impériaux et des lions de mer. Le sommet de l’une de ces cathédrales naturelles est hérissé de centaines de nids de ces oiseaux. Le rugissement des vagues se mêlent à celui, féroce, des lions de mer. Une passerelle de bois a été construite en surplomb de la mer. Je pensais que des cérémonies s’y tenaient. Pas du tout, elle permet juste de se prendre en photo!! L’attente est très longue et le temps sur la passerelle minuté… de quoi méditer!

Sur le chemin du retour, nous croisons Ignacio et Patricia, rencontrés il y a quelques mois aux Thermes de Rio Blanco. Quel plaisir de les revoir, et d’échanger sur nos parcours respectifs depuis notre première rencontre! Ils prolongent leur voyage et l’étendront bientôt à des contrées plus lointaines, en Amérique, Asie et Europe. Rendez-vous est pris en Août à notre retour en France!!

La fin de cette belle boucle en famille approche. Nous retournons à Puerto Varas pour une dernière soirée à 7. Les hommes se chargent de récupérer les vélos en voiture, nous n’avons pas le cœur à pédaler et voulons profiter des derniers instants tous ensemble. Beaucoup d’émotions pour ces au-revoir! Merci pour tout et surtout d’avoir partagé ce petit bout d’aventure avec nous. Au petit matin, nous nous sentons bien seuls. Après maintes tergiversations, nous avons décidé de traverser la frontière argentine un peu plus au Sud et d’emprunter un bout de la Carretera Austral à vélo. Nous décidons donc de reprendre le ferry de nuit pour Chaiten.

Nous enfourchons à nouveau nos montures pour rejoindre Puerto Montt, une étape que nous voulons rapide, étant donnés notre état d’esprit et la météo. Nos cœurs sont tristes tout comme le ciel, qui déverse toutes ses larmes sur nous. Une fois n’est pas coutume, nous prendrons même l’autoroute pour éviter de longs détours. Elle est très fréquentée mais tout autant que les routes secondaires, et offre par contre une très large bande roulante pour les vélos. Au bout de 15 kilomètres, un panneau interdit l’accès au vélo. Nous tentons de trouver d’autres alternatives et nous retrouvons vite aux portes de la décharge de Puerto Montt poursuivis par des chiens agressifs. Nous déguerpissons au plus vite et passons outre l’interdiction pour continuer sur l’autoroute et rentrer bientôt dans cette ville grise qu’est Puerto Montt. Les faubourgs sont glauques, nous descendons rapidement vers le littoral et trouvons refuge dans un fast-food local. Un churrasco italiano sera le bienvenu et requinquera les troupes.

C’était le plus petit sandwich de la carte!

Nous avons rendez-vous avec une famille française rencontrée sur Chiloé. Laure, Carlos, Emma et Camille sont partis de Californie où ils vivent, pour un long voyage de 1 an en 4×4 et tente. Autour d’un café nous faisons plus ample connaissance et passons un très bon moment. Nous prenons le ferry ensemble et pendant que les adultes échangent, les enfants enchaînent les parties de Uno.

Après une très courte nuit, nous débarquons sous une pluie battante à Chaiten. Nous nous réfugions tous dans un café pour un petit déjeuner qui s’éternisera. Une table adultes, une table enfants, la recette de bons moments de partage! Mais chacun continue bientôt sa route! Enfin, surtout eux… au vu de la météo, nous restons à Chaiten: dehors, les rafales de vent et la pluie cinglante et gelée ne nous incitent pas à pédaler. Nous avons pourtant envie de reprendre le cours de notre voyage, mais la météo est très mauvaise pour les prochaines semaines et nous ne savons pas vraiment comment nous allons faire. Bienvenue sur la Carretera Austral!!!

17 commentaires sur “Bonne année….

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  1. A la question posée à Justine:
    Qu’est ce que tu as préfére au Chili ?
    Sans hésitation :Etre avec les cousines , puis les volcans puis les pingouins .;
    Magnifique

  2. Bonne année Fanny, à toi et ta famille ! Quel plaisir de lire vos aventures, c’est si bien décrit et que de belles photos ! Vous n’oublierez pas ce passage à une nouvelle décennie… Bravo et bonne continuation, je croise les doigts pour la météo ! Anne-Lise

  3. Bonne année a toutes et à Damien , c’est un vrai plaisir de vous suivre et voyager avec vous , on vous embrasse

  4. Bravo aux grands parents et bien sûr à vous
    Belle année 2020
    On attend toujours de vos nouvelles avec impatience
    Firmin et Sylvie

  5. Heureux et très beaux moments que vous avez l’extrême gentillesse de nous faire partager, merci !!!
    Bonne année à tous les 5, bon courage et bonne reprise pour continuer votre périple !!!
    merci aussi pour toutes ces photos absolument magnifiques; moi qui aime les volcans je suis comblé!!
    On vous embrasse,
    Denise et Jean.

  6. J’ai rencontré Jeanine ce soir, j ai donc eu des nouvelles de vive voix « de vous tous » bonne continuation

  7. Courage pour ce redémarrage, le tandem c’est comme le vélo cela ne s’oublie pas 🙂 . belle et heureuse année aux lamasaffutés

  8. Bonne année !!!! Que la météo se calme et le soleil revienne vite pour vous réchauffer et que vous puissiez vous relancer dans cette magnifique épopée cyclote. Au plaisir de vous lire !

  9. Très belle et douce année à vous.
    Merci pour ce partage de vos aventures que nous lisons avec régal.
    Bon courage pour cette météo peu clémente mais l’essentiel reste les moments que vous partagez tous ensemble.
    Chaleureusement,

    LA VeLove Family

  10. Un condensé parfait ,accompagné de photos toujours magnifiques . Que d’émotions en relisant ce bout de chemin ensemble . Bonne route , si la méteo est plus clémente . Disfrutais bien nos petites chéries de vos derniéres semaines en terre chilienne ou vous avez tant appris et grandi . Plein de gros bisous

  11. Quelles magnifiques photos ! Et belle philosophie qui rejoint le proverbe africain « Celui qui est pressé est déjà mort » (et leur lazzi « va mourir » lancé à ceux qui sont pressés de passer…). Profitez de l’instant présent !
    Bonne année à toute la famille.

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par Anders Noren.

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