Entre lacs et océan

Nous sommes les seuls dans ce camping géré par le Conaf, l’équivalent de nos parcs nationaux. Les nuits sont très fraîches et humides.

L’ombre des immenses eucalyptus empêche la tente de sécher rapidement. Mais, quelle odeur agréable ils dégagent! Nous en profitons pour rédiger le blog, charger les photos, jouer.

A côté de notre emplacement, une estrade est montée. Août est le mois du « Coeur » au Chili et ce matin, c’est au bord de la lagune Torca où nous nous trouvons qu’à lieu un rassemblement sportif familial pour sensibiliser la population aux bienfaits du sport et d’une alimentation équilibrée. Le responsable nous interviewe pour illustrer son action. Nous avons remarqué qu’en effet, dans les petits villages que nous traversons, s’alimenter sainement n’est pas forcément facile, ou en tout cas pour l’instant, nous n’avons pas trouvé les bonnes adresses. Papas fritas, empanadas fritas, sandwich completo et sucreries se trouvent à tous les coins de rue. Mais, dans les magasins, le rayon « fruits et légumes » est assez pauvre, surtout en produits de saison. On trouve beaucoup de poivrons, quelques carottes et blettes rabougries. Même les pommes sont difficiles à trouver alors qu’en France, beaucoup viennent du Chili… On se débrouille cependant pour se régaler, et avons goûté à un très bon céviche d’algues, saumon et raie, vendu devant un petit étal de poisson sur la côte. J’oubliais le principal, nous avons trouvé des avocats pour un très bon guacamole!


Nous partons donc du camping tardivement en fin de matinée. Une montée très raide nous attend, sur une piste de « ripio »(terre et graviers). Rapidement, nous descendons des vélos et poussons à tour de rôle les trois montures. Les voitures, heureusement peu nombreuses, qui nous doublent nous encouragent à coups de klaxon.

L’amplitude thermique est impressionnante. Alors que nous nous réveillons avec seulement quelques degrés, il fait vite 25 à 30 en plein soleil à midi. Un trou dans une clôture – toutes les forêts sont en effet exploitées et clôturées – nous permet une pause déjeuner régénérante sous les pins.

Au fur et à mesure que l’on s’élève, nous dominons un magnifique lac, bordé de chalets et de forêts de conifères. Cela nous rappelle les paysages des Pyrénées. Les montées continuent de se succéder, avec quelques replats ou petites descentes. Vers 16h00, nous sommes enfin au sommet après 11 km. Tout le monde en a assez. Heureusement, au bout de quelques mètres de descente, nous découvrons un super bivouac. Une prairie non clôturée n’attend que nous. Nous n’avons pas beaucoup d’eau en réserve, mais à l’unanimité nous plantons la tente sur ce terrain tranquille avec vue sur l’océan. Les filles en profitent pour jouer et nous préparons le repas sur notre petit réchaud à bois. Challenge réussi!! Bon, ce n’était que pour réchauffer et non pas cuire, mais il marche très bien.

Nous profitons de ce petit coin sauvage pour admirer la voie lactée et les étoiles… de quoi imaginer une prochaine séance d’école sur l’astronomie! Quelques étoiles filantes recueillent nos voeux et nous nous couchons fourbus de ces kilomètres, certes peu nombreux mais très intenses!


1,5 degré à 8h00!!! C’est dur de s’extirper des duvets. Un grand soleil nous réchauffe rapidement. Et c’est enthousiastes que nous prenons la route. Aujourd’hui, nous descendons!! La forêt laisse la place à des pâturages. La piste semble littéralement plonger dans l’océan. Elle est aussi raide qu’hier mais dans l’autre sens. Il faut faire très attention aux nombreuses ornières et aux gravillons traîtres.

Comme la veille, il y a heureusement très peu de circulation. Concentration, vigilance et bons freins sont de rigueur! Manon s’en sort très bien. Nous rejoignons la route goudronnée de la côte.

C’est dimanche. Les chiliens sont de sortie et malgré le vent froid, les terrasses sont animées. C’est la première fois que nous voyons autant de monde. C’est très agréable. Nous en profitons pour améliorer notre pique nique du fameux ceviche face à l’océan et au ballet des pélicans. Nous trouvons ensuite ce que nous cherchons – une petite cabana pour nous poser 2 jours – et nous nous offrons un petit apéro sur la plage au coucher du soleil.


Lundi 2 septembre: c’est la rentrée des classes et nous pensons très fort à nos amis, collègues et cousins en France! Par solidarité, nous aussi, nous faisons une petite séance d’école, avec des travaux de rédaction. Et apprentissage de l’espagnol grâce aux dessins animés: les filles maîtrisent maintenant « Bob la esponja »! Surtout, c’est lessive à la main et tentative de séchage près du poêle!

Nous rejoignons Iloca, petite bourgade endormie après le week end animé, pour savourer une glace, profiter des terrains de jeux et improviser une partie de « dessinez c’est gagné » sur la plage. Nous ne nous lassons pas d’admirer les vagues de l’océan. Leur bruit est d’ailleurs assourdissant la nuit quand tout est calme autour. Nous savourons la chaleur du feu dans le petit chalet, avant de repartir demain vers Constitucion, une plus grande ville, que nous comptons rejoindre en 2 jours.

15 commentaires sur “Entre lacs et océan

Ajouter un commentaire

  1. ravie de vous suivre et félicitations d’oser quitter le confort quotidien pour l aventure , bise . R.Epailly

  2. Petite pensée pour les voyageurs courageux! Les filles ont l’air de bien se débrouiller. Jolies photos. On vous embrasse. Pat et Chlo

    1. Coucou à tous les 5 et merci pour votre message. C’est vrai que les filles s’adaptent très bien à la nouveauté et à l’imprévu !!!! Plein de bises et une spéciale à la petite Jeanne .

  3. Bonjour, nous voyageons au travers de votre récit! C’est agréable et rafraichissant! Vous allez revenir avec des mollets de champion(nes)!

  4. Bravo tous les cinq !!! Vous avez enduré beaucoup de difficultés depuis que vous avez remonté les vélos!
    Mais c’est bon, vous avez mis en action vos facultés de résistance, au froid, aux intempéries et aux imprévus.
    On vous soutient à fond, gros bisous, Denise et Jean.

    1. Merci jean et denise. On met en effet en action nos facultés d’adaptation et les filles s’en sortent très bien. Je crois que ce n’est que le début. Bises

  5. C’est génial de vous lire, on s’y croirait ! je vous souhaite beaucoup de courage et de force pour les prochaines montées !

  6. Toujours le même plaisir et la même émotion de vous lire. Partager votre aventure comme si on y était, mais quel froid , quelle humidité. Belles photos des filles
    Janine et Christian

Répondre à David KarsentyAnnuler la réponse.

par Anders Noren.

Retour en haut ↑

En savoir plus sur Les Lamas Futés

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading