Retrouvailles et rencontres improbables

Nous repartons sous un beau soleil à la découverte des vallées du Béarn. Apres un premier bivouac en terrain connu près de Omex (nous  y avions déjà dormi il y a 10 jours), nous suivons le gave de Pau le long  de petites routes bucoliques et charmantes.

Les eaux turquoises nous permettent  de nous rafraîchir  avant une série de retrouvailles toutes plus émouvantes les unes que les autres.

Lundi soir (20 juillet), nous posons nos sacoches à la croix des hauteurs au-dessus du village de lestelle betharam. La quiétude de la vue sur la plaine, la rondeur des collines nous ont  convaincus de nous arrêter ici pour retrouver nos amis d’assas, Emmanuelle  Julie et Tamara.  Nous reprenons nos discussions là où elles s’étaient arrêtées  voilà un an avec le naturel de l’amitié. Les filles reprennent leurs jeux dans les rires et la joie. Nous sommes heureux de les initier au bivouac et savourons ces retrouvailles à leur juste valeur. Merci à vous! Un magnifique coucher de soleil renforcera le petit  côté magique et hors du temps de cette soirée.

Nous nous engageons ensuite dans la vallée de l’ Ouzom. Pendant deux jours, nous remontons dans cet ecrin de verdure, entre gouffres apaisants et rapides plus sauvages.


Les berges verdoyantes et les plages de galets sont propices aux jeux. Peu à peu, nous quittons la rivière pour nous élever vers le col du soulor. La pente se raidit, le ciel bleu nous surplombe, le soleil chauffe. Que la montée est belle !

A l’approche de gorges, des vautours nous entourent et plongent en piquet dans la vallée encaissée. On entend même le bruissement du vent dans leurs ailes. Peu à peu, les arbres se raréfient et nous nous trouvons au cœur des pâturages verdoyants typiques de la région. En point de mire, les falaises vertigineuses et argentées du grand Gabizos, comme trois doigts levés vers le ciel! Les versants des montagnes sont façonnés par le travail géologique des millénaires précédents. Des crêtes verticales hérissent leurs flancs, des failles et des plis rompent leurs lignes harmonieuses. Nous profitons de ce décor à chaque coup de pédale. 

Apres une pause roborative en haut du col du Soulor, nous poursuivons vers le  col de l’ Aubisque. La route étroite en balcon est vertigineuse. Attention au coup de guidon vers le précipice. Nous traversons plusieurs tunnels humides. Au détour d’un virage, nous discutons avec un jeune cycliste, Baptiste, qui nous donne rendez vous sur la côte autour d’une assiette de tapas. Nous montons le camp sur un replat dominant la vallée. Waouhhh! Quel panorama! Le ciel s’obscurcit soudain. Le temps change vite à cette altitude! Les éclairs déchirent le ciel, nous recevons quelques gouttes résiduelles des rideaux de pluie que nous voyons avancer dans la vallée… Entre deux cuillères d’aligot, nous guettons le ciel et la récompense ne se fait pas attendre. Un arc-en-ciel encercle bientôt la montagne. Les touffes d’herbes blondes s’illuminent sous cette luminosité colorée. Nous admirons longuement ce spectacle… avant celui des étoiles et de la comète Neowise. Une journée magnifique comme nous les aimons!!



Le lever dans ce paysage grandiose se fait tout en douceur au milieu des vaches. Nous reprenons la route tranquillement vers le col d’ Aubisque  qui nous offre encore une fois une vue majestueuse sur la vallée voisine et le pic du Ger, falaise blanche de calcaire. Le brouillard qui monte de la vallée  est tout proche et nous encercle des notre arrivée dans la petite station  de Gourette. Nous nous organisons pour la suite quand un cycliste goûter souriant s’arrête devant nous.  Nous n’en croyons pas nos yeux. Il s’agit de Didier, avec qui nous avions partagé une super soirée à Ensenada, au Chili en décembre dernier. Séquence émotion. Nous échangeons nos souvenirs et nos parcours depuis sans croire à ce hasard! Nous nous promettons de nous revoir dans les prochains jours sur notre parcours. En attendant, nous nous décidons pour une rando bivouac sur deux jours au lac d’Anglas, après un bivouac qu dessus de la station où nous serons rejoints par 40 ados de la colo locale pour une veillée chamalo! Pas vraiment le calme attendu mais lambiance reste très sympathique! Une fois les sacs à dos bien remplis, nous grimpons vers le lac sur les flancs d’une vallée glaciaire.

Le torrent nous rafraîchit. Les clochettes des brebis tintent gaiement alors qu’elles avancent en file indienne, dessinant sur les prés des oeuvres éphémères. Apres une montée le long dune belle cascade , nous arrivons au lac en même temps que le brouillard typique du coin. Nous n’y voyons pas a 5 mètres et montons la tente dans cette ambiance ouatée à quelques mètres du rivage.

Les cris stridents des marmottes transpercent le silence de la montagne, nous rappelant que nous sommes sur leurs territoires. Nous tentons de lancer un feu à base de crottins de cheval et cette activité nous occupera une bonne partie de l’après midi !!! Vers 20h , quelques nappes de brouillard se dissipent, et laissent entrevoir le cirque autour du lac et les montagnes en arrière plan. C’est superbe! Les nuages tournoient, vont et viennent, découvrant à chaque fois une autre partie du décor. Nous passons une belle soirée à l’affût de ces éclaircies magiques, avant de nous endormir seuls sous le ciel étoilé.

Nous adorons les matins paisibles de bivouac, autre parenthèse hors du temps. Nous découvrons les eaux émeraudes du lac et en faisons le tour à la rencontre des marmottes qui se dorent au soleil. Nous nous trempons les pieds, jouons avant de redescendre quand les autres randonneurs montent au lac.

Nous rejoignons le refuge dans lequel nous avons laissé les vélos. Émilie et Millan, cyclistes et voyageurs aguerris, nous y offre généreusement l’hospitalité. Nous passons une agréable soirée à discuter autour dun bon repas  concocté par leur soin. Nous découvrons aussi leur métier de gardien de refuge et accompagnateur en montagne. Leur passion et leur enthousiasme sont communicatifs. Merci encore à vous deux pour votre générosité. Nous vous attendons a assas pour poursuivre nos échanges et sur les routes des  Cévennes !!!
C’est une longue et agréable descente qui nous conduit dans la vallée voisine, pour de nouvelles retrouvailles avec Damien Sandra et leurs enfants, Maceo Louis et Coline.

Que d’émotions et que de joie! Nous sommes heureux que notre parcours français nous permette ces moments de partage si précieux!! Premier bivouac avec repas de luxe cuisine par leur soin et longue discussion!

On attaque tardivement la montee sur le plateau du Benou.  Il fait très très chaud, et nous dégoulinons de transpiration.

Mais à 10 la motivation est décuplée et les paysages toujours aussi beaux. On délaisse la route principale pour quelques bouts de pistes sauvages. Et nous debouchons dans un paysage digne des steppes mongoles: collines arrondies,  plaines verdoyantes, abreuvoir et chevaux en liberte.

Nos tentes remplacent les yourtes et une surprise de taille nous attend. Didier nous rejoint et nous régale d une plancha et de ses légumes du jardin. Merci infiniment didier pour cette soirée et ta générosité. Ce sont pour ces rencontres et ces hasards que le voyage est magique.

Emmanuelle, Julie et Tamara nous rejoignent aussi. Et c’est à 15 et bien joyeusement que nous passons cette soirée. Bon, l’orage s’en mêle et nous finirons un peu dans les voitures et un peu dans les tentes. Mais sous un éclairage encore une fois irréel.


Dans la nuit, Les  vaches visiteront notre campement, nous sentons leur souffle et leur sabot tout proche.
Le ciel reste bien couvert le lendemain . Apres des au revoir émouvants avec Didier (nous t’attendons à Assas) nous terminons notre  ascension du col de Marie Blanque avant de descendre vers le village d’Escot, d’enjamber la colline aux  belles pentes au-dessus d’Issor et de nous poser dans un champ près de la rivière.  Décrassage obligé  sur la petite plage de galets. L’eau est  vivifiante.

La nuit sera humide et nous attendons l’éclaircie promise pour nous mettre en route le matin. La route grimpe dans la forêt d’Issaux, surplombant de belles gorges encaissées. On souffle dans les montées mais que la route est belle.

Pas de voitures, de l’ombre et un coin parfait en bord de rivière pour une longue pause pique nique. Les enfants s’en donnent à coeur joie dans l’eau!!! 

Nous poursuivons encore un peu pour raccourcir la montée du lendemain… et chassons les étoiles dans une petite clairière.


En cette journée de canicule annoncée, nous partons aux aurores. C’est un régal de pédaler sur cette route forestière si sauvage et préservée. On monte tranquillement mais sûrement jusqu’au col de Labays. Belle réussite !

Et nous continuons même jusqu’à la station de la Pierre saint martin sur une suite de montagnes russes. Le paysage a radicalement changé. Nous avons basculé dans un univers plus minéral fait de plateaux karstiques. Les roches grises sculptées par les eaux ruisselantes forment des plateaux vertigineux dissimulant ça et là des gouffres profonds et dangereux. Le soleil tape fort aujourd hui et nous attendons qu il baisse un peu pour nous poser en surplomb des vallées environnantes au coeur de ce paysage lunaire! Derrière nous, un impressionnant dôme de roche hérisse la crête. C’est magnifique. Les fortes chaleurs vont de pair avec de violents orages et nous n’y coupons pas!! Le vent se lève, les éclairs se multiplient, la pluie arrive. Heureusement , une éclaircie nous permet de profiter pleinement de ce spectacle en dînant dans ce coin de nature où nous nous sentons si libres et si bien! Séance photo en famille et  moments de partage ressourçants à 100%!!!


La nuit ne sera pas de tout repos dans cette tempête de vent. Les arceaux des tentes plient mais ne rompent pas mais  le décor au réveil n’a pas de prix!!!
On enchaîne sur une descente vertigineuse et ennivrante vers Sainte Engrace! Nous entrons dans le Pays Basque avec ses maisons blanches aux volets rouges et ses terrains de pelote basque. L’identité régionale se fait tout de suite sentir et nous nous sentons dépaysés rien qu’en entendant les gens parler!!!
On souhaite se rafraîchir aux gorges de Kakuetta, site très couru de la vallée. Alors que nous commençons la visite du site, ce dernier est évacué à cause d’un éboulement dramatique. Pompiers, hélicoptères, police… c’est très impressionnant surtout quand nous pensons qu’à quelques minutes près nous aurions pu être touchés… on se ressource autour d’un diabolo menthe et d’une agréable fin d’après-midi en camping au bord d’une belle rivière…. où nous ne plongeons que les pieds au vu de ses petits 10 degrés !!


Le lendemain, c’est l’heure des au revoir à nos copains après cette super semaine. Merci à vous et bravo de nous avoir accompagné sur ces quelque jours! A refaire absolument!!
Nous nous posons pour deux nuits près du Saison. L’eau est claire et appelle à la baignade mais il manque quelques degrés dans l’air et dans l’eau. On profite néanmoins pleinement de la plage de galets sauvage et propice aux jeux avant de nous remettre en route pour découvrir un peu plus en profondeur le magnifique pays basque. « Ongi etorri euskal herrira » comme on dit ici!!!!!

17 commentaires sur “Retrouvailles et rencontres improbables

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  1. Super les lamas futés et merci pour ce partage.
    Les photos sont toujours aussi belles.
    Bravo encore !!!

  2. Merci pour ce récit très documenté qui nous donne de bonnes adresses pour notre prochain passage dans les Pyrénées dans 2 semaines. Y serez vous encore ? Rien de planifié et un bivouac au lac d’Aulas me tente bien ! Mon numéro si jamais vous y êtes encore : 07 67 24 55 42. Paul.

    1. A très bientôt peut-être entre Lyon et Montpellier. Bel orage samedi soir dans notre petit coin de bivouac😉!!!! Bises

  3. Super aventure familiale, sportive, sauvage et humaine ! Vous allez pouvoir partager bien longtemps ces moments vécus ensemble.

  4. On était presque en train de s’habituer à vos récits toujours aussi passionnants , à vos photos plus belles que jamais….
    mais alors la rencontre avec Didier et sa plancha….ça alors ça décoiffe!!!
    Nous sommes fiers d’avoir pu faire partie des initiés du cercle des Lamas futés.
    Bonnes rencontres jusqu’à l’Océan …!!

  5. Merci pour ce beau récit de vos rencontres pyrénéennes! Avec une nature toujours aussi belle,
    mais pas toujours facile, hélas.
    Bonne poursuite jusqu’à l’Océan !!!!
    gros bisous, Denise et Jean.

  6. c’est le souffle coupé et avec vous tous que j’ai vécu cette nouvelle lecture bravo Fanny et à tous les acteurs de ces belles journées bise

Répondre à JeanAnnuler la réponse.

par Anders Noren.

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