Retour sur 6 mois en Colombie

Voilà quelques semaines que nous découvrons l’Equateur en bonne compagnie. En attendant des nouvelles de ce pays, petit retour sur nos 6 mois en Colombie.

La Colombie nous a enchantés, conquis, envoutés. C’est la première fois que nous nous sommes dits à l’unanimité: “on se verrait bien vivre ici!” L’accueil de la population a été incroyable et nous avons tissé de véritables amitiés.

Les Colombiens sont des personnes naturellement généreuses et désireuses d’aider l’Autre. La religion, catholique ou chrétienne, tient une place importante dans leur vie. C’est un peuple que nous admirons pour sa résilience et sa capacité à prendre tout ce qui est positif dans la vie, malgré un contexte politique et économique difficile. Que de gens et de projets inspirants nous avons rencontrés! Une vraie leçon de vie, d’humanité et d’humilité!

Nous ne nous sommes jamais sentis en insécurité et dans la majorité des cas, n’avons pas senti que la population se sentait menacée. Nous avons très souvent campé, en sauvage ou en demandant dans les villages. En discutant, nous avons compris que le fléau du pays etait la corruption, qui rendait la vie bien plus compliquée.

Mais les Colombiens sont fiers de leur pays et désireux de découvrir et de faire connaître leurs terres, leur culture et leur biodiversité incroyable : des plages du nord à la foret amazonienne, en passant par des paramos uniques au monde, nous nous sommes émerveillés devant des paysages tous différents mais toujours verdoyants. La Colombie, c’est une bouffée de chlorophylle et d’oxygène, un grand bol d’air et d’eau, leur première richesse!

La forêt amazonienne dans le sud a subi de plein fouet les conséquences de la déforestation et de la politique antidrogue des gouvernements. Ces derniers ont deversé des milliers de litres de glyphosate par avion sur les champs de coca cachés dans la jungle, anéantisssant les cultures annexes et certainement une partie de la biodiversité locale. Les pâturages ont aussi remplacé les forêts primaires… heureusement, petit à petit, de belles initiatives voient le jour pour préserver la richesse de leur environnement.

A part sur la côte où la gestion des déchets nous a paru problématique, c’est un pays très propre. Dans les villes, une collecte des déchets est organisée. Dans les campagnes, très peu de déchets et de plastiques polluent le bord des routes. Nous avons eu l’impression que chaque finca gérait à sa façon ses déchets, en les brûlant souvent. Cela surprend toujours notre regard d’Européens. Ce n’est certainement pas l’idéal mais ils font à plus petite échelle ce que nous faisons avec nos déchets de façon plus industrielle. Qu’elle soit modeste ou plus riche, chaque maison est bien entretenue, colorée et entourée d’un jardin fleuri. Leur conscience écologique les pousse à réutiliser au maximum les eaux de pluies, à privilegier des cultures sans pesticides, du moins dans les petites exploitations. La majorité des produits qu’ils consomment sont locaux pour des raisons financieres notamment : fruits, legumes, riz sont cultivés et consommés sur place.

D’ailleurs, nous avons été agréablement surpris par la gastronomie colombienne, dont nous nous sommes régalés sans nous lasser, même après 6 mois. Nous retiendrons les fruits, de véritables nectars sucrés pour nos papilles: guanabana, mangue, goyave, zapote, uchuba, avocats et autres, les oeufs perico, les empanadas, les papas rellenas ou pommes de terre fourrées, les buñuelos et les pains de yuca ou de bono, les soupes présentes dans chaque menu dont l’ajiaco et le sancocho, les arepas, galettes de farine de maïs, juste grillées, frites ou fourrées de viande, un délice!! J’en salive en y repensant. Ah et j’allais oublier la lechona, sorte de méchoui de cochon.

Quelques petites perles insolites de la vie quotidienne qui nous ont interpelés :
L’eau chaude est un luxe en Colombie! Dans les campagnes, les habitants vivent au rythme du soleil, ils dînent léger, se couchent tôt, et se lèvent aux aurores, pour éviter la brulure du soleil. Le petit déjeuner est à base de riz et de haricots ou des restes de la veille. Ils sont friands de gourmandises pour le goûter ou le soir, et s’installent dans les boulangeries en famille. Famille qui est sacrée d’ailleurs!! Elle est au centre de leur vie. Plusieurs générations vivent sous le même toit et se partagent les tâches. Il n’est pas rare que certains partent travailler dans des exploitations agricoles en Europe ou aux Etats Unis pour gagner de l’argent et améliorer le quotidien familial.
Dans les maisons ou appartements, il y a toujours un lavoir pour le linge, un bac servant de réserve d’eau et sur le rebord, un savon bleu, LE savon REY, l’équivalent de notre savon de marseille.
Les Colombiens raffolent de jus de fruit frais et d’agua de panela, qui remplacent l’eau à table. Ils en consomment à tous les repas! Le blender est un incontournable des cuisines colombiennes.
Un autre indispensable que l’on a retrouvé dans toutes les familles : la casserole pour faire cuire le riz, toujours la même, assez basse, en alu avec un fond épais. Et vraiment, leur riz est un délice qui nous manque!! Beaucoup de familles cuisinent encore au feu de bois, donnant une saveur si particulière à la nourriture.

Nous avons adoré decouvrir ces petits “trucs” de la vie quotidienne, qui pimentent notre voyage et lui donne la petite touche en plus. En quelques mois, nous avons appris à connaître et à aimer cette culture. Nous continuons notre voyage le coeur gonflé des sourires, des rires et des regards partagés, des échanges toujours passionnants. Muchissimas gracias a todos, nuestros amigos!