Dimanche 8 Septembre, nous démarrons tranquillement de Pellines, toujours au bord de l’océan. La route monte et descend au milieu des forêts de pins.
Nous profitons du soleil et de l’air doux car le mauvais temps est attendu pour ce soir. Nous pique-niquons dans l’herbe face au phare de Loanco. De gros nuages gris se forment à l’horizon et nous devinons les ondées sur l’océan argenté. La route rentre dans les terres de quelques kilomètres.

Nous traversons une zone très rurale et agricole, bien à l’écart des chemins touristiques. La principale activité est la culture de la fraise. Au détour d’un virage, nous assistons au labour d’un champ par deux gros bœufs. Le temps se rafraîchit. De gros orages sont annoncés pour les deux prochaines nuits et la journée de demain. Nous voulons donc trouver un toit bien imperméable pour ce soir. Il nous faut rejoindre la ville de Chanco, seule bourgade un peu conséquente dans les environs. Nous y arrivons vers 16h00, après 42km, en fin de marché et au milieu d’un match de foot féminin. L’ambiance est celle d’un dimanche après-midi chez nous, des groupes de jeunes et leurs familles supportent les joueuses, on grignote, on rigole. On nous regarde avec curiosité et on nous interroge sur nos montures. Il faut dire qu’on fait deux fois le tour de la ville pour essayer de trouver un hébergement. Le parc national tout proche, et son camping, semble fermé… Nous repérons une petite pension, el hostal Mohor. Elle est parfaite au vu de la météo annoncée.


Ce sont bien des trombes d’eau qui tomberont dans la nuit. La pluie résonne sur les toits de tôle jusqu’en fin de matinée, rendant l’orage encore plus impressionnant. Nous en profitons pour faire une longue séance d’école. Les filles apprennent à travailler et à se concentrer dans n’importe quelles conditions! Jaime, le gérant de l’hôtel, est aux petits soins avec nous.

Il nous indique une cantine locale pour le déjeuner, chez Raimundo, où nous nous régalons encore une fois avec un pot au feu chilien. Il met aussi à notre disposition leur cuisine pour la “once” du soir. En effet, entre 18h00 et 20h00, les chiliens mangent une sorte de brunch du soir, avec thé, café, sandwich, petite collation. C’est souvent le seul repas de la fin de journée, qui s’éternise jusqu’au coucher. Nous goûtons le fromage de Chanco très réputé et plus savoureux que le fromage en tranches que nous trouvons habituellement, des fèves locales et des œufs des fermes alentours, qui se teintent en vert à la cuisson… Nous discutons avec Jaime et Juanita, qui ont beaucoup voyagé et qui connaissent très bien la région.

Ils nous expliquent aussi les dégâts causés par le tremblement de terre de 2010, dont le pays porte encore de nombreux stigmates: leur auberge avait été à moitié démolie et inondée par le tsunami, tout comme une bonne partie des maisons de Chanco. La cathédrale avait été entièrement détruite. Sa reconstruction est encore en cours 9 ans après. Beaucoup de personnes n’ont d’ailleurs pas les moyens de réhabiliter leurs habitations et c’est pourquoi beaucoup semblent très précaires.
Après une nuit encore très pluvieuse, c’est le soleil qui nous réveille mardi matin. Nous avons prévu une toute petite journée pour profiter de la plage. Nous arrivons à Pelluhue pour le déjeuner, pris comme à notre habitude devant l’océan.

La ville ne nous charme pas et nous décidons de continuer jusqu’au village de pêcheur voisin, Curanipe, et de trouver un camping. Cela va s’avérer plus difficile que prévu en cette saison hivernale. Le premier est fermé, le deuxième squatté et abandonné… La route est une succession de montées bien raides et de descentes, avec toujours quelques travaux en cours. Il est 17h00 quand nous arrivons au camping Mar de Sirena. Quoiqu’il arrive, nous y resterons. Il est bien sûr fermé, mais après un coup de fil au responsable, nous avons l’autorisation d’y passer la nuit. Le coin est génial. Nous campons sur la plage. Le bois flotté laissé par les vagues deviendra à tour de rôle, des saucisses, des churros ou des poissons dans les magasins inventés par les filles.






Fernanda, une jeune chilienne, nous rejoint bientôt. Originaire de Chanco, elle vient ici pour profiter de la mer et de ses amis. Ils campent un peu au dessus. Nous discutons un long moment, pendant que son compagnon part surfer dans une eau à 12°C et à la nuit tombante. Nous cuisinons sur le sable avant de nous endormir bercés par l’océan.
Mercredi 11 Septembre: c’est un jour spécial: Lucie a 8 ans. Elle est radieuse, le soleil brille. Nous profitons de l’endroit, paisible et reposant. Un pêcheur nous invite à admirer ses prises, de beaux poissons mais dont le nom reste un mystère, mon vocabulaire en espagnol étant encore bien trop basique. Nous pensons aux pêcheurs de la famille Xambili, il utilise les mêmes appâts mais sa canne est un tronçon de tuyauterie… Fernanda vient souhaiter un bon anniversaire à Lucie. Pour le Chili, c’est un jour particulier aussi, mais plus dramatique. Il correspond au coup d’état militaire de Pinochet en 1973 et au renversement du gouvernement démocratique d’Allende.

Nous avons repéré à quelques kilomètres, un eco-lodge tenu par un couple franco-chilien. Ce sera le lieu idéal pour fêter ce soir l’anniversaire de Lucie. En chemin, une voix m’interpelle dans une montée. C’est une jeune femme avec qui j’ai discuté hier à un arrêt de bus à Pelluhe, qui part travailler dans les environs, en vélo. Elle nous offre des biscuits, en nous encouragent pour la suite du voyage. Le reste de l’après midi s’écoulera tranquillement sur la plage, entre dessins dans le sable, bains de pieds et course contre les vagues. Les rayons du soleil couchant traversent les rouleaux de l’océan, leur conférant une belle teinte turquoise. Nous improvisons ensuite un gâteau au chocolat, et Lucie soufflera fièrement ses 8 bougies, avec en cadeau un petit porte monnaie, un dessin d’Héloïse et un coquillage de Manon. Nous avons tous passé une très belle journée. Nous adorons les paysages côtiers, sauvages mais reposants, qu’offre le Chili sur cette portion et prenons notre temps pour descendre vers le sud.







La maison de Stéphanie et German est très agréable et nous offre – enfin – la possibilité de faire une lessive avec une machine et un sèche linge. On se sent tout propre. Le luxe!!!
Nous repartons aujourd’hui, vers un mirador et une zone de dunes repérés sur la carte… Sur le papier, l’endroit est idéal. On vous dira si ça l’était vraiment.
Merci pour vos nouvelles, et bon anniversaire à Lucie pour ses 8 ans, avec quelques jours de retard!!!
Fanny pourra te confirmer que notre dernière fille s’appelle Lucie aussi, et que c’est un beau prénom!!!
Gros bisous à tous les 5, Denise et Jean.
Coucou, j’ai décidé de travailler avec les 2° et 1° Euros sur l’Amérique du Sud en suivant votre périple, j’ai pas mal de choses à apprendre mais cela nous motive. Les élèves peuvent-ils vous poser quelques questions? Je ne sais pas si tu auras le temps de leur répondre (Même au bout du monde on n’est jamais tranquille!). Vous avez l’air de bien avoir pris le rythme!
JLUC
On ne se connait pas…mais joyeux anniversaire Lucie 🙂
Coucou la petite famille ! Nous vous souhaitons 1 superbe aventure ! C’est super votre blog je vais montrer tout ça à Méloé et Hanae, elles vont être fans 😍 belle route et bonjour aux lamas quand vous en croisez 😁 la famille Moulin
Feliz cumpleaños Lucie! Con un poco de retraso, Lo sentimos… te enviamos muchos besos
L’endroit a l’air magnifique! Et bravo à tous pour les 42km… impressionnant !
Magali et xavier, et les enfants
Merci pour ce récit , qu on lit ici avant de commencer la journée .C est bien de laisser place à l impro . Pt trop n en faut :-). Au bout de 3 campings fermes le 4 eme fait souvent l unanimité 🙂 En tout cas, que de souvenirs déjà graves dans vos têtes . Ce qui est bien c que vous ne savez peut être pas ou vous dormez demain mais qu apriori vous rencontrerez des gens sympas. Bises de nous 4 .
Hello les enfants,
Nous voyons que vous zigzaguer entre les gouttes, tout en avalant quand même des étapes de 42 km !! merci de nous faire profiter de la gentillesse de tous ces chiliens (ou franco chiliens) qui vous accueillent si chaleureusement. Dites-nous, les filles, comment se passent vos séances d’école ; est-ce que la maîtresse et le maître sont gentils ??
Lucie, 8 ans, cela ressemble à ton tandem que l’on mettrait debout sur la roue arrière !!
Bisous à vous 5