Dimanche 3 juin, nous nous apprêtons à réaliser l’un des souhaits de Lucie, qu’elle avait formulé dès le début du projet de voyage : découvrir les Galapagos. Ces îles, situées à 1000 km des côtes équatoriennes sont un trésor de biodiveristé. Un véritable plongeon hors du temps !


Si les Galapagos comptent plus d’une centaine d’îles, nous ne visiterons que les 3 principales (et habitées). Arrivés à Santa Cruz, nous sommes tout de suite dans le bain, avec la découverte d’iguanes terrestres sur les pistes de l’aéroport. Ils se fondent dans le paysage de roches rouges et volcaniques, sur lesquelles ne poussent que quelques épineux. Un bateau et un bus plus tard, nous découvrons l’ambiance touristique de Puerto Ayora, la capitale des Galapagos ressemblant à une station balnéaire de la côte française.





Nous hélons un bateau taxi jaune pour traverser le port et partir à la découverte de la plage des Allemands, joliment cachée entre des bosquets de mangrove. Sable blanc et eau chaude, on ne se fait pas prier pour savourer ce bain tant attendu. Quel plaisir ! Mais le ciel noircit à vu d’oeil et nous essuyons notre première pluie tropicale. Nous sommes déjà mouillés, mais nous essayons néanmoins de préserver nos sacs à dos avec nos ponchos colorés, qui s’avéreront bien utiles sous ses latitudes humides ! Dans le port, nous apercevons du ponton des petits requins. Nous découvrons les petits restaurants locaux moins authentiques que sur le continent mais servant de délicieux ceviches, et un excellent restaurant de poissons.





Le lendemain, le temps est toujours incertain. Sur le trottoir bordant les plages, les otaries se prélassent, les bébés têtent comme si de rien n’était. La visite du centre de Darwin nous en apprendra davantage sur la découverte des îles et surtout sur ce grand naturaliste. Suite à ses explorations à bord du Beagle dans les années 1830, il établira sa théorie de l’évolution, en observant notamment sur les Galapagos différentes espèces de pinsons et en analysant leurs ressemblances et leurs différences. Il publiera son ouvrage,“L’origine des espèces”, en 1859. Nous trouvons que le musée manque un peu d’interactivité et préférons déambuler sur les plages alentours, et découvrir par nous mêmes les espèces endémiques de l’île. Sur les roches volcaniques, les iguanes marins se sèchent et tentent de se réchauffer sous le soleil timide. Certains sont justes avachis au milieu du sentier, comme s’ils y étaient parvenus dans un ultime effort. Nous les enjambons, alors qu’ils ne bougent pas une patte mais leurs yeux nous surveillent et guettent le moindre geste suspect.





L’après midi, nous plongeons au coeur d’une faille aux eaux saumâtres, las Grietas, dont l’entrée est à moitié bouchée par un éboulement , ne permettant pas aux gros poissons de s’échapper. Nous admirons quelques spécimens de poissons perroquets. Les eaux sont fraîches mais limpides et turquoises et la profondeur sous nos pieds impressionnante. La petite marche pour atteindre la faille est l’occasion de découvrir la flore locale et les fameux opuntias, cactus géants aux troncs longilignes et aux feuilles rondes. Nous sommes ravis de ces premières découvertes marine et terrestre. Et ce n’est que le début !






De retour sur le port, nous devons réserver les ferries pour se rendre dans les deux autres îles. Ce sera plus compliqué que prévu. A la cahute, Victor, un personnage haut en couleur, nous informe qu’ils sont exceptionnellemnt tous pleins ! On improvise alors, changeons nos plans et décidons de partir dès le lendemain après midi sur l’île d’Isabela. Ici, il nous reste à découvrir Tortuga Bay, une immense plage de sable blanc aux vagues impressionnantes. Le chemin pour l’atteindre est bordé d’opuntias tous plus majestueux les uns que les autres. Ils sont superbes ! Nous sommes arrosés par des pluies successives qui gâchent un peu le paysage à notre arrivée sur la plage. Heureusement, les découvertes animalières s’enchaînent. Un fou à pattes bleues prend la pose devant nous. La couleur de ses pattes, attribut sexuel pour attirer les femelles, vient des sardines dont il se nourrit. Les pélicans nous survolent avant de se reposer sur la mangrove toute proche. Les iguanes marins, peau noire, crête hérissée, queue de dragon, semblent tout droit sortis de la préhistoire. Ils se reposent sur le sable blanc, en colonie, certains complètement amorphes d’autres plus vigilants et prêts à donner l’alerte. Une belle accalmie nous permettra de profiter d’une lagune cristalline protégée par une barre rocheuse et de nous baigner avec eux. Ils s’aident des vagues pour s’échouer sur les roches volcaniques avant de nager tranquillement dans cette piscine naturelle, leur queue ondulant lentement tel un gouvernail.










Nous nous remettons en route sous une nouvelle averse et prenons le bateau sur une mer bien agitée. Nous avions entendu qu’il fallait avoir le coeur accroché et c’est le cas! Après une traversée mouvementée, nous accostons sur l’île d’Isabela, la plus grande mais aussi la plus sauvage. Le village de Puerto Villamil nous séduit tout de suite, avec son ambiance plus équatorienne. Alors que nous nous installons dans notre auberge, Manon s’aperçoit quelle a oublié sa sacoche de guidon dans le ferry. Elle contient les affaires des filles et surtout leur carnet de route depuis le début du voyage ! Branle-bas de combat, il est 19h30, retour au port dans la nuit déjà noire, on trouve le numéro du capitaine, qui accepte volontiers de venir nous rouvrir le bateau, par chance resté au port pour la nuit. Encore une fois, nous sommes étonnés de cette gentillesse et de ce dévouement naturels. Ouf, nous la retrouvons sous les banquettes ! Les filles sont soulagées ! Et nous aussi !
Le lendemain, direction la Concha de Perla, un petit paradis au bout d’un chemin de bois au coeur de la mangrove. Ce sera notre coin préféré de l’île où nous reviendrons 5 fois tant nous nous régalons ici. Dès la première plongée, c’est LA rencontre : notre première tortue marine. Lucie est aux anges, nous sommes tous excités. Nous volons avec elle dans ces eaux translucides, admirant ses quadrillages et ses couleurs orangées, remontant avec elle à la surface pour respirer. Quel spectacle !! Nous sommes sous le charme.






Les fonds sous-marins sont ici volcaniques, très peu de coraux mais des pillow-lavas, des blocs de lave et des tunnels sous-marins obstrués par la mangrove. A première vue, peu de couleurs et peu de vie mais une fois habitués à cet envrionnement, nous découvrons sous les rayons du soleil, une multitude de poissons multicolores, fluorescents, jaunes, violets, rayés, à pois… de gros poissons perroquets en troupeaux, qui broutent les algues accrochées aux rochers, de petits poissons noirs aux nageoires jaunes qui nous mordent les orteils dès que nous posons pied à terre, des raies à pois, qui elles aussi semblent voler dans ce ciel inversé. Nous sommes en extase devant ce spectacle alors, quand une jeune otarie s’invite dans la partie, c’est l’apothéose ! Tout adulte que nous sommes, nous redevenons des enfants au côté des nôtres, papy y compris et mamie admirant ce spectacle depuis le ponton. Nous resterons dans l’eau jusqu’à la tombée de la nuit, partageant ces moments uniques avec des locaux venus profiter eux aussi de leur petit paradis. A maintes reprises, dans cette pisicine naturelle, nous aurons l’occasion de cotoyer iguanes, tortues marines et otaries. C’est fou comme ces dernières interagissent avec nous. Alors que nous nageons dans une faille avec Damien, tous les deux seuls dans ce tunnel volcanique, quatre jeunes otaries viendront nous chercher pour virevolter, sauter, se cacher, réapparaître. Elles s’approchent de nous, nous évitant au dernier moment, complètement maîtresses du jeu. Nous pouvons discerner le moindre détail de leur anatomie, leur fourrure luisante, leurs yeux rieurs et leurs petites dents acérées. Moment unique qui restera gravé dans nos mémoires ! Dans le ciel, le spectacle n’est pas en reste en fin de journée. Fous à pattes bleus, pélicans et frégates se disputent les airs. Le ballet de ces dernières est hyptonisant, quand mâles, au cou rouge, et femelles, à la gorge blanche virevoltent au dessus de nous !




L’île recèle aussi une magnifique plage au sable doré et aux vagues géniales. Nous nous régalons tous les 7, mamie partageant avec nous ce bon moment.

Les jours suivants, nous suivrons cette magnifique baie avant de pénétrer un peu plus à l’intérieur des terres à la découverte des tortues terrestres cette fois-ci. La végétation épineuse et basse s’est adaptée au climat chaud et sec. Du haut d’un mirador, nous admirons cet océan de verdure bordé de roches noires sur lesquelles s’écrasent les vagues turquoises et mousseuses.
Nous cherchons dans chaque recoin les tortues géantes endémiques des îles. A l’orée du chemin, nous découvrons leur cachette, une petite mare ombragée pour se rafraîchir ! Il faut dire que la chaleur est presque insupportable à l’intérieur des terres. Leur carapace est impressionnate. Comme les iguanes, elles semblent, elles aussi, surgir d’un autre temps. L’une d’elles croque une feuille de cactus. Les gestes sont maladroits mais finalement efficaces. Nous les admirons un long moment avant de prendre le chemin du retour par la côte.






Les coulées de lave sculptent le paysage de tunnels et de failles. Des centaines de bébés iguanes, imperceptibles au premier regard tant ils se confondent avec la roche, se dorent au soleil. Et des crabes multicolores, rouges orangés à pois bleus, fuient sous les vibrations de nos pas. Nous profitons d’une plage déserte pour nous rafraîchir, vigilants au courant et aux requins, qui semblent sortir après 17h00!






Le lendemain, nous embarquons en direction des Tuneles, un site remarquable où la lave en fusion s’est refroidie au contact de l’eau, créant un dédale de chemins et de tunnels naturels. Roches noires sur eaux turquoises, le contraste est saisissant ! Ces paysages volcaniques nous laissent sans voix. Du bateau, nous pouvons apercevoir poissons et tortues. Nous plongerons pour nous en approcher. Si au début, les eaux très troubles nous déçoivent, nous profitons ensuite d’une meilleure visibilité. Dès que nous tournons la tête, une tortue se montre. Nous sommes cernés. Elles sont gigantesques ici, moins colorées mais impressionantes. Sous une arche, nous discernons les contours de requins au repos. Et nageons avec un petit pingouin ! Le sourire des filles résume la réussite de la journée !







Nous devons déjà quitter cette île, qui nous a tant séduits. On y a pris nos petites habitudes, avons découvert de délicieux pains de yuka, de bonnes brochettes de crevettes et une authenticité conservée. La vie n’est pas pour autant facile pour les locaux, notamment en termes d’accès aux soins. Une manifestation silencieuse suite à un accident nous fera prendre conscience de l’envers du décor et des problématiques insulaires.
Pour les derniers jours, nous reprenons deux ferries pour rejoindre l’île de San Cristobal. La mer est plus calme, et les traversées sont l’occasion d’apercevoir des nuées de poissons volants aux nageaoires translucides. Cette dernière île sera de nouveau une très belle surprise. Nous sommes seuls dans l’auberge et profitons d’un bain délassant dans la piscine avant de nous mettre en route vers la plage des Tijeras, belle crique aux eaux turquoises. Nous nageons au milieu de bancs de poissons jaunes et gris magnifiques et impressionnants par leur nombre. Nous profitons ensuite d’un magnifique coucher de soleil sur la plage voisine où nous sympathisons avec Lisbeth et sa famille, originaire de l’île et tout contents de nous entendre parler espagnol.






Nous passons notre dernière journée sur la plage de la Loberia, entre plongée, délicieux pique-nique à l’ombre des arbres et spectacle de bébé otarie sur la plage, dans ce petit coin de paradis où nous sommes seuls jusque tard dans l’après midi. Le temps est venteux, donc la mer agitée mais la visibilité reste exceptionelle et ne cessera de s’améliorer. A marée basse, nous avons la chance d’accompagner avec mon papa une tortue vers le large, moment magique et unique encore une fois de voler tous les deux à côté d’elle. Quelle grâce ! Quelle majesté! Cette créature marine me subjugue à chaque rencontre.







Sur la plage, un bébé otarie charme les filles et mamie, et nous invite à plonger à ses côtés. Nous restons vigilants car la maman veille. Ils profitent aussi d’un énorme banc de poissons argentés pour se rassasier. Quelle chance nous avons de cotoyer ainsi cette faune, habituée à l’Homme qui n’est pas considéré comme un prédateur, et qui reste sauvage et naturelle. Journée mémorable qui vient clôturer un séjour unique !

Le lendemain, nous faisons un dernier petit tour à la plage Mann. Le troupeau d’otaries qui se prélassent sur le sable est bruyant et odorant. Les bébés se disputent, tètent buryamment, jouent. Super moment ! Et les petits écoliers équatoriens qui font sport dans ce cadre, directement sur la plage !


Nous nous envolons ensuite vers Quito, des rencontres, des images plein la tête, partagées à sept! Souvenirs exceptionnels pour nous tous.



Ces îles restent un trésor animalier unique. Le tourisme est important et a certainement un impact environnemental négatif. Néanmoins, les sites accessibles sont finalement très réduits et la majorité des terres sont préservées, ce que nous trouvons très positif et bien géré. Les droits d’entrée pour pénétrer dans ce parc naturel sont élevés et permettent aussi d’entretenir au mieux les sites naturels.
Nous rentrons heureux, avec en prime le volcan Cotopaxi qui se découvre au loin pour notre dernière matinée tous ensemble. Les “au-revoir” sont émouvants. Merci Papy et Mamie d’avoir fait un si long voyage pour partager avec nous ces moments si importants dans notre voyage. La boîte à souvenir est bien remplie d’amour et de partage.

Quelle bonne idée Lucie d’avoir encouragé ta famille à venir découvrir (malgré la distance !!!) ce paradis animalier.
Avec beaucoup de plaisir, je vous retrouve tous les 7 dans ces lieux magiques avec le récit authentique de Fanny et les photos sublimes de Damien dont j’ai enregistrées certaines, pour la beauté des animaux et aussi de vos larges sourires 🙂
Je sais que papy et mamie sont rentrés heureux d’un tel séjour en votre compagnie et que tout ce vécu va rester gravé à jamais dans la mémoire de chacun.
Des moments de partage inoubilables en effet! A très bientôt.
Merci Lucie
❤❤
Et surtout bonne ascension du Cotopaxi !! J’ai le souvenir d’un refuge à 4800m, soit quasi l’alitude du Mt Blanc… et puis ensuite, 5200m… la glace… sous un soleil de plomb !
Marrant ces similitudes… Ma soeur m’avait rejoint pdt mon voyage… et on avait fait Cotopaxi + Galapagos ensemble 🙂
Merci pour vos récits, c’est génial de vous suivre 🙂
Bonjour du Cotopaxi !
Nous sommes restés en bas. (Tout est relatif, le bas est à 3800m…)
A présent nous filons telles des tortues vers le Chimborazo, autre volcan emblématique d’Equateur.
Quel bonheur les Galap’ !
10 jours de navigation qui resteront gravés à jamais dans ma mémoire…
Une vraie prise de recul… darwinienne 🙂
Profitez bien de la magie de ces lieux, et communiez bien avec la nature et les animaux !