Le virus du voyage

Notre confinement dans les Pyrénées s’est très bien passé. Il faut dire que l’on était dans des conditions privilégiées, au cœur de la nature.

Retour sur ce mois imprévu et inédit au vert, avant de regarder vers l’avenir!

Evidemment, ce retour prématuré en terre connue n’était pas prévu dans les différents scénarii imaginés lors de la préparation. Autant nous pensions bien avoir attrapé le virus du voyage et de la montagne il y a quelques temps déjà, autant nous ne pensions pas qu’un autre type de virus allait chambouler tous nos plans. Dans nos têtes, découvrir notre région, que nous adorons, était plutôt au programme de nos week end ou de nos vacances, du fait de sa proximité. Mais, voilà, le covid-19 en a décidé autrement…. Ce que le voyage nous apprend jour après jour, c’est de nous adapter à tout, à la météo, aux conditions de logement, à l’accueil, bref aux imprévus…. alors finalement, ce n’est qu’une adaptation de plus. Bien sûr celle-ci demande de renoncer à beaucoup de découvertes, mais nous permet aussi d’en faire de nouvelles et d’inattendues.

C’est dans cet état d’esprit que nous avons passé notre confinement. La déception cède la place à la soif de découverte même dans un cercle restreint et connu. Le côté « dépaysement », amputé par notre retour en France, se retrouve finalement dans l’inédit de la situation – une planète à l’arrêt, on n’a quand même jamais vécu ça! – et de l’aventure qu’elle apporte.

Nous évoquons régulièrement et avec grand plaisir les souvenirs de ces 7 premiers mois de voyage, les anecdotes, les rencontres, les moments stressants, les moments forts! Une relecture nécessaire et apaisante. Nous nous rendons compte du chemin parcouru, que ce soit sur la carte comme dans notre vie. En effet, cette période étrange de confinement est aussi un test grandeur nature des apprentissages du voyage: nous avions expérimenté le lâcher prise et là, on se rend compte si on y parvient vraiment ou pas. Examen réussi! Je vous rassure, cela n’empêche pas les coups de colère des petits et grands. Mais par contre, n’ayant aucune contrainte pendant ce confinement à part celles que nous nous fixons, c’est vraiment une période de vacances, pendant laquelle nous continuons de savourer le temps en famille. Nous voulions faire des pauses dans notre aventure! Eh bien on a gagné le gros lot avec ce mois confortable, qui nous permet de devenir spécialistes des apéros Zoom pour revoir famille et amis, de cuisiner, de jouer, de créer avec les moyens du bord, de finaliser des projets entamés, de regarder des films en famille, de faire l’école plus régulièrement, de prendre de bons bol d’air frais en ce balbutiement de printemps aux Angles.

Car c’est là notre chance. A notre porte, des forêts, des prés, de quoi gambader, escalader et observer la nature, même lors de brèves sorties.

Au Chili, comme en Argentine, nous passions déjà des heures à la contempler, moments ressourçants et essentiels…. celle des Angles peut paraître moins dépaysante pour nous mais se révèle en fait tout aussi fascinante, surtout pour des enfants, que nous apprenons à redevenir. C’est d’ailleurs un retour en enfance pour Fanny, qui a adoré passer ses étés dans la région. L’odeur si particulière de la montagne, mélange de pins, de genêts, d’herbe humide nous enivre. On adore!

Alors nous avons continué à nous imprégner de notre environnement, sensibles aux fourmis et aux coccinelles pyrénéennes, comme aux coatis ou aux guanacos argentins!

Sans parler des cerfs et des marmottes! Dans la rue, nous faisons la course avec des troupeaux de cervidés.

Aidée des jumelles de Papy, Héloïse reste notre œil de lynx pour découvrir les animaux, dissimulés dans les genêts en fleur.

Nous nourrissons le petit écureuil qui se promène quotidiennement sur notre balcon et jusque dans notre cuisine.

Près d’un muret, nous nous approchons à pas de loups des marmottes à peine sorties de l’hibernation. Zut, on s’est fait repérer, leurs cris aigus alertent leurs congénères. Prudentes, elles nous observent comme nous le faisons.

Les filles ont les yeux qui pétillent …. comme quand elles ramassent leur premières morilles et cariolettes. Nous ne sommes pas très doués en champignons mais les souvenirs d’enfance de Fanny reviennent et nous sommes récompensés par quelques belles cueillettes!

La chance du débutant!

Les fleurs pointent le bout de leur pétale…. timidement toutefois car les journées demeurent très fraîches en altitude. Pluie, grêle, soleil…. en fait, on se croirait vraiment sur la carretera austral!

Notre sortie quotidienne nous amène souvent aux ruines d’une église, celle des Iglésiettes, hameau proche des Angles. Au XIVème siècle, pendant plusieurs années consécutives, la peste noire a décimé la population locale… Ironie de la situation, puisque nous arpentons ce site lors de cette autre pandémie moderne! En espérant néanmoins que la fin sera plus heureuse!!

L’arrivée du 11 mai nous permet de rallonger nos randonnées et d’envisager l’avenir. Nous allons récupérer nos affaires grâce à Papy et Mamie, et tenter de prendre la route. Un rayon de 100 km est déjà bien grand au vu de notre rythme de cyclistes! Au programme des prochaines semaines: les massifs montagneux environnants. Nous avons des fourmis dans les jambes et hâte de retrouver les nuits sauvages en pleine nature. Ce qui va nous manquer le plus, ce sont les rencontres qui ont fait la richesse des mois précédents. Mais, il va falloir apprendre à vivre avec cette distanciation sociale si importante pour la santé de tous. Là encore, peut-être serait-ce l’occasion d’inventer de nouveaux codes sociaux, tout aussi riches et généreux, une fois les premières appréhensions passées.

Nous sommes heureux de reprendre la route très bientôt. Suivez nous à la découverte des coins cachés des Pyrénées!!

Le Péric nous appelle!

13 commentaires sur “Le virus du voyage

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  1. ah le Péric c’est là que j’ai compris que nous attendions notre 3ème enfant, je serai râvie de redécouvrir avec vous les massifs montagneux « de chez nous ». Allez hop, pédaler et grimper c’est la santé!!

    1. Que de souvenirs en effet! On espère atteindre les camporells, mon coin préféré. A bientôt pour voir si on y est parvenu. Bises

  2. Merci les Lamas futés, confinés puis déconfinés! Heureux de vous savoir en bonne forme et prêts à poursuivre vos découvertes même en lieux connus. Votre adaptation est remarquable.Bonne continuation et grosses bises à tous les cinq.
    Denise et Jean.

    1. Merci à vous deux pour votre enthousiasme! Nous sommes très motivés et avons hâte de rouler. Plein de bises.

  3. super !!!! heureuse de vous lire de nouveau et de revoir les lacs futés !!.. on attend les prochaines étapes !!!!!

    1. Merci beaucoup. Vos encouragements sont motivants!! ! On est prêt à partir à l’assaut des Pyrénées ! A très bientôt!!

  4. Coucou la belle famille, ça fait longtemps que je ne vous avais envoyé de message mais je vous suivais grâce à vous, vos photos et textes toujours magnifiques.
    Nous pensons à vous souvent, mais le temps est trop souvent contre nous.
    Nous allons bien.
    Gros bisous aux lamas futés.❤😘

    1. Quel plaisir de te lire et de vous savoir en bonne forme. Prenez bien soin de vous. Nous avons souvent pensé à vous en amérique de sud quand nous faisions nos ravitaillements dans les épiceries des villages. Cela nous rappelait la vôtre ! Vos sourires nous manquent! Gros bisous

  5. J’adore … vous êtes formidables !!! ça donne tellement envie. On vous souhaite un bon périple pyrénéen et beaucoup de belles découvertes, Karina

    1. Alors que nous venions de prendre la décision de partir sillonner la Dordogne dans nos 100km autorisés, je suis allée voir votre blog et j’ai vu que vous aviez fait le même choix mais dans le Pyrennees ( ça risque de monter plus chez vous…;), ce qui quelque part m’a rassurée… et ce matin nous avions un message de vous sur notre livre d’or…merci !
      Bonne route dans cette magnifique région dont vos très belles photos nous ont déjà donné un superbe aperçu.
      A défaut de nous être croisés en Amérique Latine, peut être à un de ces jours dans notre belle France.
      A bientôt et bon vent,
      Pauline des 6avelo

      1. Merci Pauline. Bonne reprise du vélo sur les terres périgourdines! Au plaisir de vous lire et de vous rencontrer!!!! A très très bientôt.

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par Anders Noren.

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