Une transition toute en fraîcheur

2000 mètres de descente depuis le Paramo, c’est grisant!!

La vallée que nous empruntons est bien différente de la précédente. La piste serpente en balcon sur des côteaux extrêmement pentus et principalement plantés d’eucalyptus. L’odeur nous enivre et est toujours pour nous synonyme d’évasion, on replonge quelques années en arrière en Australie ou au Chili. Quelques cultures de mûres alternent avec les pâturages. On arrive bien vite à Palermo, petit bourg tout mignon avec ses maisons colorées où on retrouve une piste plus plane le long du torrent. La vallée est superbe, verte et encaissée. L’eau s’écoule de toute part et bientôt des cieux. Un violent orage éclate. On s’abrite comme on peut sous le préau d’une maison, avant de rejoindre une sorte de camping. Tout est détrempé mais on a un petit toit pour dîner au sec!!

Le lendemain, toujours en compagnie de notre chien fidèle, nous découvrons les cascades du Manto de la Virgen, larges et majestueuses ainsi que d’autres plus petites mais tout aussi charmantes. Je m’arrêterais à chacune d’entre elles… mais on a promis un déjeuner au resto à midi et une promesse est une promesse ! Gambita nous accueille avec son flot d’écoliers en rouge et bleu marine qui sortent du collège!! Nous sommes joyeusement salués et questionnés. Ils nous demandent surtout de voir nos yeux cachés derrière les lunettes de soleil ! Ils semblent surpris et adorent leur couleur!!

On trouve une petite cantine et finalement un petit hôtel car on a envie de profiter de cascades repérées sur notre carte. Nous prenons, sans conviction, un sentier serpentant entre les pâturages, nous offrant une belle vue sur le « pueblo ». La grande église du village le surplombe et ces murs blancs tranchent avec de magnifiques arbres vert foncé aux troncs blancs et élancés. Une petite descente et nous voilà dans une gorge tropicale, où lianes, fougères, bambous et autres plantes exotiques s’entremêlent gaiement. Quel lieu insolite et totalement inattendu dans la végétation précédente! L’eau a creusé son chemin au milieu de dalles rocheuses, créant des piscines rectangulaires naturelles reliées par de belles cascades. On se croirait dans un décor de cinéma. En descendant le lit de la rivière, nous atteignons le haut d’une immense cascade… quelle belle surprise! Nous savourons cette après midi détente tous les 5 seuls dans cette mini jungle!!

C’est à Gambita que nous perdrons Cachalu. Nous espérons qu’il s’est trouvé un famille moins voyageuse pour prendre soin de lui. De virages en virages, nous montons et descendons dans la campagne. Notre œil est sans cesse attiré par des taches de couleur vives, des bougainvilliers notamment et de magnifiques arbres aux feuilles orange vif. Superbe!! C’est d’ailleurs assez déroutant de ne reconnaître presque aucun arbre. (Non pas que nous soyons de fins connaisseur en France mais on sait nommer les arbres principaux). On admire tout simplement. Les maisons sont elles aussi très colorées et l’habitat est assez disparate. De très jolies maisons, peintes et avec un étage côtoient des habitations faites de bois, de tôles ou de simple briques rouges. A quelques exceptions près, toutes, des plus belles aux plus simples sont bien tenues avec de beaux jardins. Nous roulons au son des sabots des mules sur l’asphalte. Chargées de canne à sucre, elles descendent des champs extrêmement pentus pour rejoindre une fabrique de panela, guidées par la voix de leur maître. Dur labeur pour les uns comme pour les autres. Ce soir, nous plantons la tente sur le terrain de Jefer, et partageons notre soupe maison avec Ore, l’ouvrier agricole vivant sur place. Nous en apprenons un peu plus sur son quotidien, et sur le métier de la canne à sucre.

L’arrivée au village de Suaita se fait au milieu de camions de chevaux. Nous comprenons qu’une feria se prépare. Ce sont le début des fêtes de la vierge de la Candelaria. Partout, il y a des stands de chapeaux, dont le plus typique est un large chapeau tissé noir et blanc. Tous les hommes en portent, et la mode locale inclut un sac de toile en bandoulière, un poncho porté sur l’épaule tant qu’il fait chaud et une machette! Nous déjeunons au marché, dans l’ambiance locale que nous adorons.

Un stop à la boulangerie du village s’impose. Elle est tenue par un allemand et semble très réputée. On se régalera de leur bon pain. Ils nous donnent aussi le contact d’une finca de canne à sucre tenue par une française un peu plus bas. Nous verrons au retour car pour l’instant, nous avons rendez vous le lendemain avec Andres près de Guadalupe et continuons notre route vers la cascade des Caballeros le long d’une magnifique falaise ocre. Le débit est assez faible en cette saison mais elle est superbe, sur trois niveaux, l’eau tombant d’une sorte d’escalier sur la fin dans une faille naturelle. On se régale de sa fraîcheur et profitons d’un bon bain encore une fois tout seuls au coucher du soleil!! Le lendemain, après avoir rencontré Isabel et ses amis qui nous donnent rendez-vous a Bogota, nous grimpons à son sommet en passant derrière le rideau d’eau. Une immense dalle rocheuse couleur fer constitue le lit de la rivière dont les eaux se jettent dans le vide, offrant un panorama de mini bout du monde. Nous passons une matinée paisible à profiter de la fraîcheur et de la sérénité des lieux avant d’enfourcher nos vélos pour retrouver Andres. Une belle piste en balcon, un paysage de montagnes verticales que l’homme a su apprivoiser et nous voici aux portes d’une ferme bleue surmontée d’une serre: el refugio de los Andes, la finca de Andres, rencontré un mois auparavant. Et là commence une autre découverte!

14 commentaires sur “Une transition toute en fraîcheur

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  1. Regardez bien derrière les cascades, dès fois qu’il y aurait l’entrée secrète d’un temple du soleil 😉

  2. Paysages insolites , cascades paradisiaques, bicicleteria, rien ne manque …
    Merci de nous faire partager tous ces moments .
    On vous embrasse

  3. Merci Fanny.
    Cachalu n’aura pas profité de vos bains dans ces cours d’eau et cascades paradisiaques. Vous avez dû avoir un pincement au cœur en perdant ce gentil compagnon de voyage.
    Une très belle descente…

    1. Oui, nous avons eu au pincement au cœur mais nous étions aussi soulagés car nous ne sommes pas des experts en chien !!

Répondre à FannyAnnuler la réponse.

par Anders Noren.

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